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L’Europe apporte son aide à la France - Taiji Quan et Compétition Internationale

Une journée entière consacrée à la compétition ? Bien sûr, idéalement, on ne devrait pas avoir besoin de motivation extérieure pour bien s’entraîner, mais doit-on avouer que, grâce à la compétition, on sait qu’il faut être prêt pour le jour J (et pas celui d’après !), et l’on s’entraîne de façon plus soutenue, et puis surtout, on rencontre d’autres gens, d’autres styles, d’autres pratiques, bref, on se confronte à d’autres réalités… et enfin, on nourrit le public et l’on se nourrit de son plaisir… Notre démarche vient de l’idée qu’il faut « rendre » un peu de ce que l’on a reçu : nous avons été plusieurs à avoir bénéficié de l’aventure des compétitions de Taiji Quan, en Chine ou à travers l’Europe.
Ces voyages, ces expériences ont été tellement enrichissantes sur le plan humain et dans notre pratique personnelle du Taiji, que nous aimerions que de nouvelles générations de pratiquants en profitent… Notre expérience fait aussi que nous ne voudrions plus qu’ils aient à se contenter d’à peu près, nous avons déjà vécu des années de mise en place, d’amateurisme, des situations où la limite entre la bonne foi et la tricherie n’était pas évidente (sans compter celles où elle l’était !)… Et le manque de juges et arbitres dignes de ce nom a été l’un des facteurs pérennisant les situations délicates ou inconfortables. Et puis, les voyages formant la jeunesse, nous avons eu la chance de rencontrer des équipes entraînées et efficaces, des gens de bonne volonté dans le monde entier, et même aussi quelques « braves », quelques « justes »…
L’intérêt de l’Europe pourrait être, non pas la libre circulation des capitaux, mais la possibilité de tirer profit des meilleures expériences, pour éviter de s’enferrer dans ses propres erreurs, pour éviter le nivellement par le bas… Ce profit, humain, rien qu’humain, serait bien le meilleur…
La chance est alors venue conforter notre désir de construction et de justice : tout d’abord, l’homme de la situation, celui qui a été le premier en Europe à organiser des compétitions de Taiji Quan (poussée des mains, formes…), entouré d’une équipe de juges et arbitres dont nous avons pu apprécier la compétence et l’efficacité, est aussi un enseignant hors pair et a compris notre démarche, et enfin, à la Porte de Montreuil, s’est ouvert un nouvel espace de formation : la Maison du Taiji, « où l’humain se construit », créé par Paris - Tai Chi.
Tout cela s’est heureusement combiné pour nous permettre de proposer une journée de formation européenne, animée par Dan Docherty, président de la Fédération Européenne de Taiji Quan (TCFE), intitulée « Taiji Quan et Compétition Internationale », à la Maison du Taiji. Cette journée, le 17 septembre 2005, a réuni une douzaine de tai chi chuaneurs motivés, pour la plupart déjà bien expérimentés, qu’ils aient été ou soient compétiteur, professeur ou coach préparant des élèves, juge ou arbitre… Ici, nul ne s’est autoproclamé compétent, mais chacun est venu partager son expérience, ses doutes et ses questions. Car tout le monde (ou presque) connaît l’image de la tasse de thé : si elle est déjà pleine, on ne peut pas la remplir ! Tous les participants se sont mis dans la situation d’apprendre, sans renier leur expérience, au contraire, mais en étant bien persuadés qu’il existe d’autres formes, d’autres pratiques que celles de leur propre école, et que le fait de juger et d’arbitrer ne consiste nullement à dire qui fait partie de la « bonne école » ou de ses amies…
Qu’a-t-on fait durant cette « folle journée » ? de la théorie, bien sûr, car les bases sont nécessaires, mais pas de théorie sans pratique : ainsi, pour l’échauffement lors de la compétition, on n’en a pas seulement parlé, mais chacun a proposé un exercice, mettant l’accent, qui sur les épaules, les jambes ou le dos, qui sur la détente ou l’étirement, ou encore sur l’échauffement proprement dit ou le « maintien au chaud » lors de l’attente de son passage. On n’a pas oublié le côté médical et préventif : boisson (boire, de l’eau, avant d’avoir soif !), alimentation…
Après avoir étudié, analysé, les critères généraux de jugement des formes (à mains nues, ou avec arme, traditionnellement : lance ou bâton long, sabre, épée), chacun a pu s’entraîner sur sa propre forme, en mettant l’accent sur telle ou telle habileté. Et voir que finalement les compétitions peuvent permettre de creuser plus loin son propre chemin, au-delà des apparences… On a parlé des critères plus spécifiques selon les écoles (que l’on peut trouver sur le web…), cela peut ouvrir les yeux : pourquoi telle chose est fondamentale dans une école et pas dans une autre ? qu’est-ce qui tend à l’universalité ? qu’est-ce qui est particularité ?…
On a pu également juger les autres, en particulier en regardant des archives sous forme de vidéos : Hong Kong, Singapour, Open de Grande-Bretagne, championnats d’Europe…
On a expérimenté plusieurs sortes de « poussée des mains » : à pieds fixes, à pas mobiles, et à pas restreints : comment compter les points, les fautes les plus fréquentes, mais aussi en pratique les différentes tactiques...
Même si la journée de formation a été longue, le jeu en valait vraiment la chandelle, à en croire ceux qui ont traversé la France pour participer.
Chacun est reparti enrichi, en ayant pratiqué et en ayant engrangé les notions fondamentales, sans oublier un super repas libanais et un polycopié des règles internationales et européennes.
On prévoit donc de se retrouver pour juger dans les compétitions de toute l’Europe !
D’autres « folles journées » (même si elles n’ont pas lieu à Nantes, comme leurs homologues musiciennes !) sont déjà prévues : la prochaine se tiendra également à la Maison du Taiji, le samedi 07 janvier 2006, une grande partie de l’après - midi sera en particulier consacrée à la poussée des mains à pas mobiles avec saisies et projections…
Dans un premier temps, cette formation s’adresse surtout à vous si vous êtes déjà expérimenté en Taiji Quan ou en poussée des mains (prof, juge, compétiteur…), mais bien sûr, nous travaillons dans un esprit d’ouverture et de transparence, et les bonnes volontés seront les bienvenues. On œuvrera comme on l’a toujours fait, dans le plus pur style « Taiji » possible, en n’utilisant jamais notre force « contre » quoi que ce soit, mais bien plutôt « pour » : pour les pratiquants, la compétition, la France, l’Europe, la justice, et … le Taiji Quan !
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